Volume :
66
Désorganisation
Code ISBN :
9782130861430
Nombre de pages :
224
Date de parution :
11 novembre 2024
11 novembre 2024
05 mai 2025
L’effroi apparaît dès les premiers travaux de Freud. Il court tout au long de son œuvre, de la clinique de l’hystérique dès 1895 en passant par la névrose traumatique en 1920 jusqu’à sa réflexion sur la société dans « L’avenir d’une illusion » où l’effroi se conjugue avec le meurtre et l’inceste (1927/1994, p. 152) et se trouve également être un des aspects de la nature elle-même quand dans les maladies ou les épidémies, elle apporte mort et souffrance.
Freud propose de distinguer l’effroi de l’angoisse et de la peur. Il écrit : « Effroi, peur, angoisse sont utilisés à tort comme des expressions synonymes ; ils se laissent bien discriminer dans leur relation au danger. Angoisse désigne un certain état tel que l’attente du danger et préparation à celui-ci, fût-il inconnu ; peur réclame un objet déterminé dont on a peur ; effroi, pour sa part, dénomme l’état dans lequel on tombe quand on encourt un danger sans y être préparé, mettant l’accent sur le facteur de surprise. Je ne crois pas que l’angoisse puisse engendrer une névrose traumatique ; l’angoisse comporte quelque chose qui protège contre l’effroi et donc aussi contre la névrose d’effroi » (1920/1996, p. 282-3).
L’effroi est posé comme porteur de deux éléments conjoints : l’impréparation et le débordement par les excitations. C’est une déroute subjective qui signe la victoire du facteur économique car rien n’a préparé le sujet à ce débordement, il a été sidéré et rien n’a pu être symbolisé. La notion d’effroi est consubstantielle de celle de traumatisme.
Partant de ces données, les auteurs explorent trois champs cliniques qui s’entremêlent : « le sexe et l’effroi » ou la théorie du traumatisme dans toute névrose, « la maladie, la mort et l’effroi » ou la théorie de la névrose traumatique et « l’expérience de détresse » du nourrisson qui constitue des traces traumatiques précoces formant des fueros au sein du psychisme qui gardent leur potentiel pathogène. Une reviviscence de ces traces s’opère sous l’effet de la mise en connexion associative inconsciente passé/présent.
Avant-propos (Dominique Cupa et Gérard Pirlot)
Effroi, immobilité, vide (Jacques Miedzyrzecki)
Effroi et processus d’effacement psychique (Florence Vial Aubey)
La douleur comme organisateur de l’effroi ? (Françoise Cointot)
Manon et son père malade, effroi d’une enfant, impératif de prématurité du moi (Dominique Cupa)
L’effroi généralisé dans le monde contemporain. Une mise en acte du mythe de Méduse (Évelyne Chauvet)
OUVERTURES
Le regard est-il traumatique ? (l’exemple de Semprun) (Eran Dorfman)
La fonction civilisatrice de l’effroi selon Vico (Giulio Gisondi)
Voix brisées de l’effroi : entre cri et silence (David Le Breton)
ENTRETIEN
Bernard Bensidoun. Entretien avec Michel Granek sur la question de l’effroi
LECTURES
Psychanalyse et terrorisme. L’effroi peut-il s’élaborer ? d’É. Chauvet et de L. Danon-Boileau (Nancy Pionnié Dax)
Pauline ou l’enfance de P. Bonilo (Dominique Cupa, Jacques Miedzyrzecki, Françoise Cointot)
TEXTE HISTORIQUE
Les deux vies de l’opératoire (Claude Smadja)
RECHERCHE
Du clivage de la psyché à la paralysie du corps. Exploration du vécu subjectif lors des expériences de paralysie du sommeil (Céline Storme, Hélène Lansley, Samuel Caussié, Thomas Rabeyron)
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