La psychosomatique à laquelle nous nous référons est celle de l’Ecole de Paris de Psychosomatique, courant de pensée psychanalytique qui s’est développé à partir des années cinquante autour de P. Marty, M. Fain , M. de M’Uzan et C. David.
Ce courant se situe dans le prolongement des conceptions freudiennes qui ont permis un nouvel abord de la maladie. Il se distingue de la médecine psychosomatique, courant de pensée médicale qui a cherché jusqu’à aujourd’hui à rendre compte de facteurs psychiques, parmi d’autres (biologiques, infectieux, environnementaux, etc…) pouvant jouer un rôle dans la survenue et l’évolution de certaines maladies.
Les premiers travaux de l’Ecole de Paris ont porté sur l’insuffisance des défenses névrotiques chez des patients chez qui surviennent des maladies. Contrairement aux symptômes corporels produits par le psychisme, comme dans les conversions hystériques, les authentiques maladies n’ont pas de signification symbolique inconsciente, et nous sommes en désaccord avec les courants de pensées qui tendent à les confondre avec des symptômes psychiques. L’apparition d’affections somatiques semble, au contraire, favorisée par l’échec des possibilités de défense par des voies psychiques telles que l’élaboration, la production de rêves, de fantasmes, de symptômes névrotiques, etc.
Par la suite, l’expérience acquise dans les cures de patients somatiques a permis des avancées théoriques sur les processus de somatisation, tels qu’on peut les comprendre à partir des variations du fonctionnement psychique (la qualité de la « mentalisation »).
Pour notre courant de pensée, les psychothérapies des patients somatiques doivent être réalisées par des psychanalystes formés à la clinique et la théorie psychanalytique classique qui ont également reçu une formation approfondie dans le champ de la psychosomatique.